Notre bonne vieille Terre, petite bille perdue dans l'immensité de l'Univers, nous semble déjà bien
grande avec ses 12 756 km de diamètre : il y a en effet le même rapport entre la taille d'un adulte
normalement constitué et la Terre qu'entre un globule rouge et l'Arc de Triomphe. Et pourtant, si nous
pouvions nous déplacer à la vitesse de la lumière, soit environ 300 000 km/s, il ne nous faudrait guère plus
d'un dixième de seconde pour en faire le tour complet. A titre de comparaison, les très rares personnes qui
ont la chance de séjourner à bord de l'ISS (la station spatiale internationale) parcourent cette même distance
en 90 minutes, et ce à la vitesse plus qu'honorable de 28 000 km/h, ce qui leur permet d'admirer quotidiennement
une quinzaine de levers (et de couchers) de Soleil.
De forme vaguement sphérique, la Terre est relativement peu accidentée : son point culminant, le Chomolungma
(nom tibétain du mont Everest), atteint péniblement l'altitude de 8848 m, tandis que le point le plus profond
des océans, situé dans la Fosse des Mariannes, se trouve 10 970 m sous le niveau de la mer. Cet écart (de près
de 20 000 m) peut sembler important, mais il ne représente que 0,3 % du rayon de la Terre (sur une sphère de
un mètre de diamètre, cela correspondrait à un écart d'à peine 3 mm).
L'atmosphère terrestre agit comme une couverture : elle nous protége du vide glacial de l'espace, des débris divers qui circulent dans le système solaire, ainsi que des particules et des rayonnements les plus dangereux. Nous vivons dans la troposphère, couche la plus dense et la plus massive de l'atmosphère (80 % de la masse totale), épaisse de 18 km au niveau de l'équateur et de seulement 7 km près des pôles (la rotation de notre planète est responsable de cette différence). C'est ici que se produisent la grande majorité des phénomènes météos, que circulent les avions de ligne (entre 9 000 et 12 000 m d'altitude), et que vivent les bigoudènes.
Pour ce qui est de sa composition, l'air sec contient principalement du
diazote
Le diazote, gaz relativement inerte de formule N2, est
indispensable à la croissance des plantes, qui ne peuvent le puiser directement dans l'atomsphère, à l'exception
toutefois des légumineuses (soja, poix, lentilles, haricots, luzerne...). Elles l'assimilent donc principalement
sous forme d'ions nitrate (NO3-), qui se forment dans le sol grâce à l'action de
micro-organismes, et dans l'atmosphère lors des orages (les éclairs en produisent de grandes quantités).
(78 %) et du
dioxygène
Inutile de présenter le dioxygène (O2), sans lui nous ne serions pas là pour en parler.
Les végétaux chlorophylliens en produisent de grandes quantités grâce à la photosynthèse, du moins lorsqu'ils
sont reçoivent suffisamment de lumière.
C'est un comburant, autrement dit il permet aux combustibles de brûler. C'est la raison pour laquelle
on souffle sur les braises quand on veut raviver la combustion du charbon de bois.
(21 %).
Longtemps considéré comme l'un des quatre éléments constituant la matière (les trois autres étant l'eau, la
terre et le feu), il faut attendre la fin du XVIIIe siècle pour que l'on comprenne que l'air est en réalité
composé d'au moins deux gaz différents. Nous devons leurs noms au chimiste Antoine Laurent de Lavoisier,
(1743-1794), qui les appelle respectivement oxygène (en raison de sa capacité à donner des acides) et
azote (car à lui seul il ne permet pas le maintien de la vie). On découvrira par la suite que l'air
contient également de
l'argonL'argon (Ar) appartient à la famille des gaz nobles (ou rares). Son nom
vient du grec ἀργός (argos) qui signifie "paresseux", car il est totalement inerte. Découvert en 1894 par
William Ramsay et lord Raleigh (le physicien qui a expliqué l'origine de la couleur bleue du ciel), on
l'emploie aujourd'hui dans les extincteurs, dans certains vitrages isolants, dans les lampes à incandescence,
pour la conservation de la viande, et j'en passe...
(1 %), du
dioxyde de carbone
Le dioxyde de carbone, de formule CO2, apparaît dès que l'on brûle des substances
riches en carbone (charbon, bois pétrole, hydrocarbures...). Les plantes le puisent directement dans
l'air, lors de la photosynthèse, pour fabriquer des glucides (sucres), qui constituent une source d'énergie.
Le dioxyde de carbone est un gaz dit à "effet de serre", car il contribue au réchauffement de l'atmosphère.
Sans cet effet de serre, la température moyenne à la surface de notre planète serait plus basse d'environ 30°C.
(0,039 %), ainsi que des traces d'autres gaz dits mineurs, parmi lesquels figurent le
néonLe néon (Ne), du grec νέος (néos) qui signifie nouveau, est un gaz noble
découvert en 1898 par Ramsay et Travers. Employé dans les tubes au néon auxquels il a donné leur nom, il
produit une lumière rouge-orangé. Il est également utilisé dans certains lasers et écrans de télévision
à plasma.,
l'héliumL'hélium (He) est un gaz noble, qui tire son nom du dieu grec Hélios, car
c'est dans l'atmosphère du Soleil, lors de l'éclipse du 18 août 1868, qu'il fut détecté pour la première fois,
par l'astronome Jules Janssen. Il faut attendre l'année 1895 pour que le chimiste britanique William Ramsay le
découvre sur Terre, dans un minerai d'uranium.
Totalement inerte chimiquement, l'hélium a des propriétés étonnantes. Il s'agit de l'élément dont la température
de liquéfaction est la plus basse : - 269°C. En dessous de - 271°C, il perd toute viscosité et n'oppose plus
aucune résistance à l'écoulement, devenant ce que l'on appelle un "superfluide".
Son utilisation ne se limite pas au gonflage des ballons-sondes et des dirigeables (c'est le gaz le plus léger
après le dihydrogène) : on l'utilise pour détecter les fuites dans les réservoirs à haute pression, pour assurer
le transport et l'évacuation de la chaleur dans certains types de réacteurs nucléaires, pour maintenir les
aimants supraconducteurs à basse température, et comme atmosphère protectrice lors de la fabrication des
circuits intégrés. On l'emploie également dans certains lasers, comme additif alimentaire (E939), en plongée
sous-marine en eaux profondes (il remplace alors le diazote)... et cette liste est loin d'être exhaustive !, le
méthane
Le méthane, hydrocarbure de formule CH4, fut découvert en 1778 par Alessandro Volta,
l'inventeur de la première pile électrique. Il résulte de la fermentation de matières organiques en l'absence
d'oxygène, notamment dans les marais, d'où son surnom de "gaz des marais". Principal constituant du gaz
naturel, il est essentiellement employé comme combustible (c'est lui qui est distribué aux usagers via
les canalisations de gaz)., le
kryptonLe terme krypton vient du grec "κρυπτός" (kruptós), qui signifie
"caché".
!,
le
xénonLe xénon (Xe) est un gaz rare dont le nom... Pfffff... Je suis fatigué,
allez donc faire un tour sur wikipédia... Moi, je vais me coucher. Bonne nuit..., etc...
Quant à la vapeur d'eau, elle ne figure pas dans ce bilan car sa teneur fluctue non seulement au gré des saisons
et de la météo, mais également d'une région à l'autre : alors qu'elle est proche de 0 % en plein coeur du Sahara,
elle est atteint environ 4 % dans la jungle équatoriale, où l'air est littéralement saturé d'humidité. Et
n'oublions pas de mentionner les polluants (oxydes d'azote et de soufre, monoxyde de carbone, pesticides...) et
aérosols divers (pollens, poussières, embruns...), que l'on trouve essentiellement dans la partie inférieure de
la troposphère (entre 0 et 3000 m d'altitude), appelée pour cette raison "couche sale" ou peplos, terme
qui désigne aussi la tunique dont s'enveloppaient les femmes dans la Grèce antique, ou encore la membrane qui
entoure certains virus, ce qui n'a qu'un lointain rapport avec notre sujet mais permet à l'auteur de ce site
d'étaler des connaissances fraîchement acquises.
Ce n'est un secret pour personne, mais plus on monte et plus il fait froid (il suffit de faire l'ascension d'un sommet pour s'en rendre compte) : la température décroit en moyenne de 6°C tous les 1000 m. C'est ainsi qu'au niveau de la tropopause (limite de la troposphère), la température peut descendre à - 50°C, voire - 60°C. Au-delà de cette limite, nous entrons dans la stratosphère, couche d'air relativement stable où il n'y a pratiquement plus de turbulences. La température, en effet, y augmente au fur et à mesure que l'on s'élève, atteignant presque 0°C au niveau de la stratopause (limite supérieure de la stratosphère), ce qui empêche tout mouvement de convection (c'est un principe physique : une "bulle" d'air ne peut pas monter dans de l'air plus chaud qu'elle). Cette inversion de température est due à un mécanisme découvert en 1930 par le physicien britanique Sydney Chapman : les rayons ultraviolets émis par le Soleil sont absorbés par les molécules de dioxygène (O2), qui se brisent aussitôt en libérant des atomes d'oxygène. Ceux-ci n'ont alors plus qu'une idée en tête : s'unir à d'autres molécules de dioxygène (toutes n'ont pas été détuites, loin de là) pour donner du trioxygène (O3), plus connu sous le nom... d'ozone. Voilà l'origine de cette fameuse "couche d'ozone", située entre 20 et 40 km d'altitude, dont l'importance est primordiale puisqu'elle filtre la majeure partie des rayons ultraviolets provenant du Soleil, protégeant de la sorte la vie sur notre planète. Ces molécules d'ozone, détruites à leur tour par le rayonnement solaire, redonnent du dioxygène, qui redonne de l'ozone, qui redonne du dioxygène, qui redonne de l'ozone, etc... Or ce processus dégage de la chaleur, d'où la hausse de température observée. Inutile de préciser qu'à ces altitudes, il y a longtemps que l'on ne croise plus de bigoudènes.
Juste un mot à propos des ballons-sondes, ces grosses baudruches le plus souvent gonflées à l'hélium, munies d'instruments de toutes sortes (thermomètres, baromètres, hygromètres...) dédiés à l'étude des différentes couches de l'atmosphère. Ils terminent généralement leur course dans la stratosphère, où ils finissent par éclater, laissant alors tomber les instruments de mesure dont la chute est ralentie par un parachute. Inventé en 1892 par le français Gustave Hermite, le ballon-sonde est capable d'atteindre des altitudes supérieures à 30 km, le record actuel étant de 53 km. C'est avec ce type de ballon stratosphérique que l'Américain Alan Eustace établit, le 24 octobre 2014, le dernier record d'altitude (suivi d'un saut en parachute) !, à savoir 41 419 m, améliorant de la sorte de 2300 m celui détenu depuis 2012 par l'Autrichien Félix Baumgartner.
Entre 50 et 80 km d'altitude, la température chute littéralement, pouvant descendre en-dessous de
- 100°C : bienvenue dans la mésosphère, région la plus froide de l'atmosphère, zone de transition entre
l'atmosphère à proprement parler et l'environnement spatial. Quand ils traversent la mésosphère, la plupart
des débris provenant de l'espace se consument entièrement, donnant naissance aux étoiles filantes.
Il en va de même lorsque des vaisseaux spatiaux habités (capsules Soyouz par exemple) effectuent leur retour sur
Terre, à ceci près que seuls leurs boucliers thermiques s'enflamment, protégeant l'équipage d'une mort certaine.
C'est également dans cette région que se forment les nuages les plus hauts jamais observés, les nuages
noctulescents
!
(ou noctiluques), visibles juste après le coucher du Soleil (ou juste avant son lever).
Au dessus de la mésosphère se trouve la thermosphère, dans laquelle la température remonte en flêche (d'où son nom), jusqu'à atteindre 1000 à 1500°C, selon le niveau d'activité du Soleil. Toutefois, l'air y est tellement raréfié qu'il ne transmet aucune chaleur aux objets qui s'y trouvent plongés (c'est le cas notamment de l'ISS et de nombreux satellites artificiels).
A près de 400 km d'altitude, l'ISS n'est donc pratiquement plus gênée par notre atmosphère, puisque l'on considère - de façon un peu arbitraire - que la frontière séparant cette dernière de l'espace se trouve à 100 km au-dessus de la surface de la Terre. On appelle cela la ligne de Kármán, en l'honneur du physicien hongrois Théodore von Kármán (1881-1963), qui a démontré qu'à partir de cette altitude, l'atmosphère devient tellement ténue que les lois de l'aérodynamique permettant de faire voler les avions ne sont plus valides. Ceci a d'ailleurs été confirmé par un célèbre acteur belge, fervent adepte des arts martiaux, à qui nous devons la déclaration suivante : "Je suis fasciné par l'air. Si on enlevait l'air du ciel, tous les oiseaux tomberaient par terre... Et les avions aussi..."
Entre 60 et 800 km d'altitude (cela inclut, en gros, la partie supérieure de la mésosphère et la thermosphère), les rayons ultraviolets du Soleil dépouillent en toute impunité certaines molécules d'une partie de leurs électrons. Ce phénomène, appelé ionisation, est à l'origine du nom donné à cette région, l'ionosphère, dans laquelle on distingue trois couches appelée D (la plus basse), E et F, ce dont tout le monde se fiche éperdument. C'est à l'ionosphère que nous devons l'un des spectacles les plus extraodrinaires auquel il soit donné d'assister dans la nature : les aurores polaires (nous y reviendrons).
L'ionosphère rend également possible l'utilisation des ondes radios pour communiquer sur de grandes distances, en
particulier dans le domaine des ondes courtes, ces dernières ayant la propriété de "rebondir" sur l'ionosphère
(plus précisément sur les couches E et F) et sur le sol, ce qui leur permet de se propager tout autour du globe,
pour le plus grand bonheur des radioamateurs, espèce en voie de disparition, à l'instar des bigoudènes de
Paimpol.
Il est difficile d'assigner une limite précise à la thermosphère (500 km, voire 1000 km), la thermopause pouvant être sujette à de brusques variations d'altitude consécutives aux sautes d'humeur de notre étoile. Quoiqu'il en soit, au-delà de la thermopause, l'atmosphère résiduelle forme l'exosphère, couche la plus externe où la densité finit par devenir, vers 10 000 km d'altitude, aussi faible que celle qui règne dans le milieu interplanétaire. Constituée pricipalement d'hydrogène et d'hélium, les chocs entre atomes y sont tellement rares que ces derniers peuvent parcourir des dizaines de kilomètres sans subir de collision, permettant ainsi aux plus rapides d'entre eux de quitter définitivement l'atmosphère terrestre et de partir dans l'espace, pour peu qu'ils dépassent la vitesse de libérationLa vitesse de libération est la vitesse minimale que doit avoir un projectile pour quitter définitivement l'attraction gravitationnelle d'un astre. A la surface de la Terre, cette vitesse est de 11,2 km/s (elle décroit bien entendu avec l'altitude), tandis qu'elle est de 620 km/s à la surface du Soleil, ce dernier étant beaucoup plus massif que la Terre.. Les atomes d'hydrogène échappant ainsi à l'influence gravitationnelle de la Terre seraient à l'origine de ce que l'on appelle la géocouronne, vaste "nuage" d'hydrogène neutre (non ionisé) extrêmement ténu dont on détecte la présence jusqu'à une distance de l'ordre de 600 000 km (soit presque deux fois plus loin que la Lune ), distance au-delà de laquelle il finit par se diluer dans l'espace.
Il y aurait encore moult choses à raconter au sujet de notre atmosphère et des bigoudènes, tant le sujet est vaste. J'aurais pu vous parler des "phénomènes lumineux transitoires" (elfes et farfadets), sortes d'éclairs que l'on observe parfois dans la haute atmosphère au-dessus des nuages d'orages, ainsi que des parhélies et autres météoresAu sens le plus large, on appelle météore tout phénomène atmosphérique, qu'il soit lumineux (éclair, étoile filante, aurore polaire, halo, arc-en-ciel...) ou pas (dust devil, tornade, pluie, neige, grêle...)., de la foudre en boule, de la pâte à crêpes et du Yéti. Je ne l'ai pas fait... J'ai honte...
Quiconque a de vagues notions d'astronomie sait que les queues de comètes pointent toujours dans la direction
opposée au Soleil. C'est d'ailleurs l'étude des
queues de plasma
Les comètes ont souvent deux queues distinctes : une queue bleutée et rectiligne constituée de
plasma (gaz ionisé), diamètralement opposée au Soleil, et une autre jaunâtre, plus large et plus
brillante, formée de poussières. Cette dernière est généralement plus ou moins incurvée.
cométaires (constituées de gaz ionisé) qui amena l'astronome allemand Ludwig Biermann (1907-1986) à
découvrir, en 1951, l'existence du vent solaire, flot de particules électrisées émises en permanance
par le Soleil, qui agit un peu sur les queues de plasma comme le vent sur les manches à air. Les particules
constituant le vent solaire (principalement des électrons, des protons et des noyaux d'hélium) sont animées
d'une vitesse généralement comprise entre 400 et 700 km/s au niveau de l'orbite terrestre, ce qui ne serait
pas sans conséquence pour notre atmosphère si celle-ci n'était protégée par le champ magnétique de la Terre.
Ce dernier, assez intense pour dévier les aiguilles des boussoles, serait produit par de puissants courants
électriques circulant dans la partie liquide du noyau de la Terre, composé pricipalement de fer et de nickel.
Bien que cette explication soit encore sujette à controverses, une chose cependant est certaine : ce champ
magnétique est à l'origine de notre magnétosphère
!,
région de l'espace sur laquelle les particules de vent solaire viennent se fracasser, tels des moustiques
sur le pare-brise de la Simca 1000 de tante Simone.
Bon, n'exagérons pas. En réalité, la plupart de ces particules sont déviées par la magnétosphère, contournent tranquillement notre planète, et poursuivent ensuite leur course à travers l'espace. Seule une partie d'entre elles parviennent à s'immiscer à l'intérieur de la magnétosphère, via les cornets polaires. Prises au piège, elles se balladent alors d'un pôle magnétique à l'autre en décrivant des spirales autour des lignes de champ, s'accumulant dans deux régions en forme d'anneaux baptisées ceintures de Van Allen en l'honneur du physicien James Van Allen, qui les découvrit en 1958 grâce au compteur Geiger embarqué à bord d'Explorer 1, premier satellite artificiel lancé par les Etats-Unis.
Entourant la Terre au niveau de l'équateur (elles sont légèrement inclinées par rapport à ce dernier), elles diffèrent l'une de l'autre : tandis que la ceinture intérieure (entre 700 et 10 000 km d'altitude) contient essentiellement des protons très énergétiques (car ils se déplacent à grande vitesse), la ceinture extérieure (de 13 000 à 60 000 km) est surtout constituée d'électrons. C'est comme ça, je n'y peux rien.
Seuls les protons et les électrons les plus énergétiques, émis lors des éruptions solaires, parviennent
à atteindre les couches supérieures de l'atmosphère, excitant ou ionisant au passage de nombreuses molécules
d'air, qui en retour émettent de la lumière lorsqu'elles retrouvent leur état "normal" (c'est à dire non excité
ou non ionisé), produisant au passage de magnifiques aurores polaires...
Avant de clore le sujet, précisons qu'il n'y a pas que le Soleil qui nous envoie des flots de particules
électrisées.
Les rayonnements ionisantsUn rayonnement ionisant est un rayonnement
électromagnétique (donc une onde) ou corpusculaire (donc constitué de particules) qui transporte suffisamment
d'énergie pour arracher des électrons aux atomes (ou molécules) qu'il rencontre sur son chemin, les transformant
ainsi en ions.,
responsables de la décharge spontanée des électroscopes
!,
suscitèrent chez les physiciens nombre d'interrogations quant à leur nature et à leur origine.
Or, en 1896, le français Henri Becquerel (1852-1908) découvre un nouveau phénomène, que Marie
Curie (1867-1934) nomme radioactivité. Tout cela incite à penser, suite aux travaux d'Ernest
Rutherford (1871-1937), que ces mystérieux rayonnements proviennent d'éléments radioactifs tels que
l'uranium ou le thorium, présents naturellement dans le sol. Afin de tester cette hypothèse, le physicien
autrichien Victor Hess (1883-1964) va effectuer entre 1911 et 1912 une dizaine de vols en ballon,
histoire de mesurer le taux d'ionisation de l'air à différentes altitudes. Une surprise de taille l'attend
au cours de l'ascension du 7 août 1912 (qui le conduit à 5350 m d'altitude) : il note que si ce taux décroît
effectivement lors des premières centaines de mètres, il se remet à croître de plus belle à partir d'1 km
d'altitude. La conclusion, aussi surprenante soit-elle, s'impose d'elle-même : une partie au moins de ces
rayonnements ionisants proviennent non pas du sol mais du ciel ! Il vient de découvrir ce que le physicien
Robert Millikan (1868-1953) décidera d'appeler rayons cosmiques, convaincu qu'il s'agit
de photons de très haute énergie. Il sera démontré par la suite que les rayons en question sont en réalité
constitués de particules électriquement chargées (majoritairement des protons), mais le terme de "rayons
cosmiques", bien qu'inapproprié, continuera d'être employé.
L'origine des rayons cosmiques est longtemps restée énigmatique. On pense aujourd'hui que la majorité
d'entre eux proviennent de notre Galaxie, et qu'ils puisent leur énergie (de très loin supérieure à celles des
particules du vent solaire) dans les restes de supernova, selon un mécanisme proposé en 1949 par le physicien
italien Enrico Fermi
!.
Toutefois, et bien que cela reste encore très hypothétique, une fraction d'entre eux, encore plus énergétiques,
trouveraient leur origine non pas dans la Voie Lactée mais dans les trous noirs supermassifs trônant au coeur
des grosses galaxies. Ces derniers agiraient comme des accélérateurs de particules géants, capables de conférer
à certains protons autant d'énergie cinétique (énergie liée à la vitesse) qu'une balle de tennis servie à
160 km/h (alors qu'ils sont trente millions de milliards de milliars de fois plus légers !).
Inutile de préciser que face à des particules aussi énergétiques, notre magnétosphère n'offre plus
aucune protection. Fort heureusement, ces rayons cosmiques (dits primaires) n'atteignent pas directement la
surface de la Terre : ils entrent en effet en collision avec les molécules d'air de la haute atmosphère et
se désintègrent en produisant des flots de particules secondaires, qui entrent à leur tour en collision avec
d'autres molécules d'air, donnant ainsi naissance à d'autres particules secondaires, etc... Ce sont au final
de véritables cascades de particules, appelées gerbes atmosphériques, qui atteignent le sol après
dissipé une bonne de l'énergie de la particule primaire à l'origine de ce bombardement cosmique.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur les rayons cosmiques, je vous invite à cliquer sur ce lien
!.
S'il est un astre qui suscite d'innombrables fantasmes depuis la nuit des temps, c'est bien notre satellite naturel, la Lune. Quels que soient le lieu et l'époque, il n'est pas une civilisation qui n'ait tenté d'en expliquer l'origine, en faisant appel à divers mythes et cosmogonies. Ce ne sont donc pas les histoires qui manquent à ce sujet, mais je me contenterai de vous raconter une seule d'entre elles. Il va pour cela falloir nous rendre au Mexique, et plus précisément chez les Aztèques, peuple amérindien à qui l'on doit la fondation de la ville de Tenochtitlan, plus connue aujourd'hui sous le nom de Mexico. Ces derniers croyaient que les quatre premiers soleils, créés par des dieux maladroits, durent être détruits l'un après l'autre car ils engendraient des catastrophes mettant l'humanité en péril. Bien entendu, ces destructions successives finirent par plonger le monde dans l'obscurité la plus totale. Cette situation ne pouvant durer, les dieux se réunirent et décidèrent que l'un d'entre eux devait se jeter dans le feu sacré afin de devenir le cinquième soleil. Le premier à se présenter fut le dieu Tecciztecatl, célèbre pour sa force et sa beauté, mais également pour sa richesse et son arrogance. Seulement, une fois devant les flammes du bûcher, hautes comme des immeubles, le bellâtre se dégonfla et fit volte-face, sous les quolibets et les sarcasmes de ses pairs (je ne le juge pas, car bien que je sois moi-même riche et beau, je pense que j'aurais fait pareil). Sur les entrefaîtes, voilà que le dieu Nanahuatzin, sur qui personne n'aurait misé un kopeck tant il était pauvre et mal foutu, se porta volontaire. Contrairement à son prédécesseur, ce dernier n'hésita pas un instant et sauta directement dans le brasier, ce qui lui valu d'être instantanément transporté sur la voûte céleste, où il se mit à briller de mille feux.
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'à la vue de ce spectacle grandiose, Tecciztecatl fut jaloux comme un pou. Refusant de s'avouer vaincu, il prit alors son courage à deux mains et plongea à son tour dans les flammes, donnant ainsi naissance à un second soleil. Les autres dieux, indignés par un tel comportement, firent ce que toute personne sensée aurait fait en la circonstance : ils prirent un lapin et le lui balancèrent en travers de la g... pardon, de la figure. Ceci eut pour effet immédiat de ternir fortement son éclat, au point de le rendre tout juste bon à illuminer le ciel nocturne : notre bonne vieille Lune était née. Quant au lapin lancé par les dieux, on peut facilement reconnaître sa forme dans les taches sombres qui parsèment la surface lunaire.
De nos jours, l'hypothèse la plus en vogue pour expliquer l'origine de notre satellite est celle de l'impacteur
géant. Les scientifiques pensent en effet qu'il y a plus de quatre milliards d'années, un astre de la taille de
la planète Mars, appelé Théia, serait entré en collision avec la Terre. Les simulations informatiques montrent en
effet que les débris résultant de cet impact colossal, projetés en orbite autour de la Terre, auraient fini par
s'accréter (s'agglomérer) pour donner naissance à la Lune. Peut-être tout cela est-il vrai, mais il faut bien
reconnaître que ce scénario manque cruellement de poésie. Personnellement, je préfère celui du lapin...
A l'instar des Aztèques, nombre d'artistes en quête d'inspiration se sont tournés vers Cynthia, nom autrefois
donné à la Lune. Rien que dans la littérature, les exemples foisonnent, et certains ne datent pas d'hier. Le
premier récit de voyage sur la Lune remonte en effet au IIè siècle de notre ère : intitulé Sur des
aventures que je n'ai pas eues, on le doit à l'écrivain grec Lucien de Samosate, qui nous
fait part au long de ces quelques pages d'une histoire totalement déjantée. Ce dernier fit de nombreux émules,
et bien d'autres récits de ce type ont vu le jour par la suite. La liste suivante, loin d'être exhaustive,
ne fait état que des plus connus d'entre eux : Le Songe ou l'Astronomie lunaire, roman écrit en
1608 par Johannes Kepler (publié en 1634 à titre posthume), L'autre monde, oeuvre de
Cyrano de Bergerac, dans lequel ce dernier envisage plusieurs méthodes pour atteindre la Lune (par exemple
avec des fioles de rosée), De la Terre à la Lune (publié en 1865) suivi de Autour de la
Lune, de notre Jules Verne national, Les premiers hommes dans la Lune du non moins
célèbre Herbert George Wells, et bien sûr deux albums des Aventures de Tintin, à savoir Objectif
Lune (paru en 1953) et On a marché sur la Lune (sorti un an plus tard), du dessinateur
et scénariste Hergé.
Il va sans dire que le cinéma sera fortement influencé, dès ses débuts, par ces récits imaginaires. Qui ne
connait, à défaut de l'avoir vu, Le Voyage dans la Lune
!,
film muet au charme désuet réalisé et produit en 1902 par le célèbre George Méliès ? La conquête et
l'exploration de la Lune resteront par la suite des thèmes récurrents dans le septième art, et si les nanars
ne manquent pas dans ce domaine, on y trouve également quelques productions non dénuées d'intérêt, comme
Destination... Lune ! (1950), dont Hergé s'est inspiré, et surtout, à la fin des années 70,
la série cultissime Cosmos 99, où l'on pouvait suivre les mésaventures d'un groupe de survivants
coincés sur la Lune, après que celle-ci ait quitté son orbite suite à l'explosion du stock de déchets nucléaires
qui y était entreposé. Plus récents, le film Moon (2009) nous propose de suivre la vie quotidienne
d'un technicien dans une station d'extraction d'hélium 3, tandis que First man : le premier homme sur la
Lune (2018), consacré à Neil Armstrong et à la mission
Apollo 11
L'astronaute Buzz Aldrin, photographié par Neil Armstrong alors qu'il descend du module
lunaire de la mission Apollo 11, le 21 septembre 1969.,
nous fait quitter le monde de la fiction pour entrer de plain-pied dans celui de la biographie historique.
Sans doute n'est-il pas inutile de rappeler aux plus jeunes qu'il y a cinquante ans, le 21 juillet 1969 pour
être exact, deux hommes posaient le pied sur la Lune pour la toute première fois, dans le cadre du programme
Apollo. Six missions en tout et pour tout, au cours desquelles douze hommes fouleront la surface de notre
satellite (deux par mission), se succèderont jusqu'en décembre 1972. Autant d'aventures, riches en anecdotes
et en péripéties, que vous pouvez (re)découvrir en vous rendant ici
!,
sur la chaîne Stardust.
Près de 380 000 km nous séparent de notre satellite, et pourtant il ne fallut pas plus de trois jours aux astronautes pour couvrir cette énorme distance. Afin de nous en faire une meilleure idée, nous allons prendre un peu de liberté et réduire la taille de l'Univers d'un facteur un milliard, ramenant ainsi la Terre à la dimension d'une petite bille de 1,3 cm de diamètre. A cette échelle, la Lune n'est guère plus grosse qu'un pépin de raisin, et décrit son orbite à une quarantaine de centimètres de notre planète.
En supposant que l'on puisse effectuer ce trajet en avion de ligne, et sans escale, il nous faudrait plus de deux semaines pour atteindre notre objectif ! Ce moyen de transport étant définitivement trop lent, nous tricherons un peu et effectuerons dorénavant tous nos déplacements à la vitesse de la lumière : couvrir la distance Terre-Lune ne nous demandera dès lors guère plus d'une seconde. Voilà qui devrait nous permettre de poursuivre notre route dans de bonnes conditions...
Astronomie pour les myopes -
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