Le code d'Hammurabi

Le Code d'Hammurabi, gravé sur une stèle de basalte noir haute de 2m25 à l'initiative du roi de Babylone - Hammurabi - est à ce jour le plus complet des codes de lois connus de la Mésopotamie antique. Daté d'environ 1750 av J.-C., il a été redécouvert en 1901 à Suze (en Iran) par l'expédition dirigée par Jacques de Morgan. Le Code est actuellement exposé à Paris, au musée du Louvre.

Code d'Hammurabi

En haut de la stèle figure le roi Hammurabi (à gauche), figé dans une attitude hiératique, recevant du dieu Shamash les insignes de la royauté (sceptre et anneau).

Le texte du Code est divisé en trois parties. Le prologue narre les réalisations du roi et l'histoire de la fondation de son empire. Ce dernier y est présenté comme un souverain pieux, aimé des dieux, mais également comme un ''roi de justice'', motivé par l'idée que ''le puissant ne puisse nuire au faible''.

Les ''lois'' du Code d'Hammurabi, divisées en 282 articles, constituent l'essentiel du texte. Elles fixent différentes règles de la vie courante et régissent entre autres :

- la hiérarchisation de la société, répartie essentiellement en deux classes (les hommes libres et les esclaves).

- les salaires, en fonction de la nature des tâches accomplies.

- le fonctionnement de la justice, rendue par des tribunaux où il est possible de faire appel auprès du roi.

- les peines, qui doivent être proportionnées au crime commis, posant ainsi les prémices de la loi du talion.

L'épilogue du Code reprend la glorification de Hammurabi et exprime le désir que ce texte serve d'exemple dans l'avenir, afin de péréniser le nom de son auteur. Des malédictions y sont proférées à l'encontre de quiconque tenterait d'en modifier le contenu.

Voici, à titre d'exemple, quelques articles issus du Code d'Hammurabi :

3. Quiconque porte une accusation de crime devant les anciens, et n'apporte pas la preuve de ce qu'il avance, sera mis à mort s'il s'agit d'un délit grave.

21. Quiconque perce le mur d'une maison, sera mis à mort devant ce trou et enterré.

108. Lorsqu'une aubergiste de taverne refuse d'accepter du grain au poids brut en paiement d'une boisson, mais prend de l'argent, et que le prix de la boisson est inférieur à celui du grain, elle est condamnée et jetée à l'eau.

109. Lorsque des conspirateurs se réunissent une auberge, et qu'ils ne sont pas pris et livrés à la justice, l’aubergiste est mise à mort.

117. Si quiconque omet d'honorer une créance pour dette, et se vend lui-même, sa femme, son fils, et sa fille contre de l'argent ou les donne au travail forcé, ils travailleront pendant trois ans chez celui qui les a achetés, et seront libérés la quatrième année.

128. Lorsqu'un homme prend une femme pour épouse, mais ne consomme pas cette union, elle n'est pas considérée comme son épouse.

129. Si l'épouse d'un homme est prise en flagrant délit avec un autre homme, les deux seront liés et jetés à l'eau, cependant le mari peut pardonner à sa femme et le roi à ses esclaves.

157. Si quiconque, fils de son père, se rend coupable d'inceste avec sa mère, les deux seront brûlés vifs.

195. Si un fils frappe son père, ses mains seront tranchées à la hache.

196. Si un homme arrache l'oeil d'un autre homme, son oeil sera arraché.

197. Si un homme brise un os d'un autre homme, son os sera brisé.

199. Si il arrache l'oeil de l'esclave d'un autre homme, ou brise un os de l'esclave d'un autre homme, il devra payer la moitié de sa valeur.

200. Si un homme brise une dent de son égal, une dent doit lui être brisée aussi.

229. Si un entrepreneur construit une maison pour quelqu'un mais ne l'achève pas convenablement, et si cette maison s'écroule et tue son propriétaire, alors l'entrepreneur sera mis à mort. . .


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